Les Mardis de la Comtesse - La Tolérance

"La tolérance, comme dit Jules Lemaître, n'est point l'indifférence, ni le dilettantisme, ni la paresse. Au contraire. Elle exige un grand effort, une perpétuelle surveillance de soi. Elle s'allie très bien avec les convictions fortes, et c'est parce qu'elle en connaît le prix qu'elle ne consent point à les haïr chez les autres. Elle implique le respect de la personne humaine. La tolérance, enfin, c'est bien un des noms de l'esprit critique, mais c'est aussi un des noms de la modestie et de la charité. Elle est la charité de l'intelligence."
Et pourtant il vous suffira d'un peu d'attention pour constater la rareté des gens tolérants. Regardez autour de vous ; observez, par exemple, les gens à la mode, ceux qui paraissent, avec la plus grande indépendance d'esprit, changer de mise, changer d'attitude, selon le goût du jour : Ce sont, parfois, les gens les plus intolérants, qui trouveront criticable et intolérable tout mise, toute attitude autres que la leur.

Poussins en sucre et bonbons fondants

Oh miracle ! Il y avait des poussins en sucre sur le savarin de Pâques !

Jadis, les poussins en sucre étaient inséparables de l'esprit de Pâques, tout comme les bonbons fondants multicolores en forme d'étoile filante, de sabot, de sapin, l'étaient de celui de Noël. Les cloches apportaient forcément une couvée de petits poussins dans leur sachet de cellophane, le père Noël, quant à lui, ne serait jamais passé sans déposer une poignée de bonbons fondants dans nos souliers. Toutes ces confiseries en sucre étaient si jolies avec leur couleurs tendres et leur surface scintillante. Mais les traditions se perdent et on n'en trouve plus nulle part. J'ai désespérement cherché, sans succès, à Noël, un paquet de bonbons fondants. Les poussins ont survécu cette année encore, mais combien de petits enfants en ont reçu ? Les cadeaux des cloches sont désormais estampillés Kinder ou Barbie. Même les vaches de chez Milka se sont mises à pondre des oeufs.

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Photos GlamBlamBlam

Le Lapin de Pâques

Bien évidemment, chez Glam Blam Blam ce ne sont pas les cloches qui passent, mais un lapin d'un rose très glamour !
Je l'ai surpris, ce matin, à gambader parmi les cerisiers en fleurs ! J'ai eu à peine le temps de braquer mon appareil photo et de presser la détente qu'il avait déjà disparu. Je n'ai eu que ce cliché, qui n'est pas mal si l'on considère l'extraordinaire vélocité de cet animal.

Joyeuses Pâques !
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Photo GlamBlamBlam

Une Histoire de Cloches

Vous ne connaissez pas le Stig. Il a six ans, et il attend Pâques aussi impatiemment que Noël. Voilà quinze jours qu’il en parle sans arrêt, demandant invariablement combien de temps il reste... Aujourd'hui la phrase s'est transformée en : " il reste combien d’heures avant Pâques ? "

Cela fait quinze jours que Glam Blam Blam, sadique, prend un malin plaisir à inventer des empêchements fantaisistes à la tournée des cloches. La phrase commence toujours par " Hé bien, il paraît que les cloches…", et le Stig ouvre alors des yeux tout ronds et attend la suite.
- " Hé bien il paraît que les cloches ont perdu le sens de l’orientation et qu’elles vont toujours vers le sud ! Elles seront incapables de remonter vers le nord. Nous ne les verrons pas. "
- " Hé bien il paraît que les cloches ont rétréci. Elle sont grandes comme la main et elles distribuent maintenant des œufs de la taille des œufs de grenouilles. Dans la pelouse, on ne pourra pas les trouver. Et il y en aura si peu ! "
- " Hé bien, il paraît que les cloches, il n’en reste plus que deux et qu’elles ne pourront pas visiter tout le monde ! D’autant que si elles ont rétréci cela sera encore plus difficile! "
- " Hé bien, il paraît que les cloches, cette année, elles vont passer seulement pour les adultes, parce que cela fait trop longtemps qu’elles ne passent que pour les enfants et qu’elles ont décidé d'être plus justes ! "
- " Hé bien, il paraît qu’un commando terroriste a enlevé les cloches et qu’il ne les libérera qu’après Pâques ! "...

À chaque mauvaise nouvelle, il hausse les épaules, fait pffff ! et demande à sa grand-mère, à voix basse : " Tu la crois, toi ? " Mamie fait signe que pas tellement, et, lui, assure qu’il ne la croit pas du tout. En vérité, il n’en est pas si sûr que cela...

L’autre jour, il a déclaré à sa grand-mère :
- Tu sais, mamie, Dieu, moi j’y crois pas ! Comment tu dis qu’il a inventé les êtres humains déjà ?

Il a écouté l’explication vasouillarde de sa grand-mère, l’air dubitatif. Il avait bien du mal à la trouver logique, lui qui à 4 ans se déclarait un scientifique et ne parlait que de Big Bang (qu’il appelait le "bing bang") et de dinosaures.
Mais cette fois Mamie a eu un argument massue, à savoir que sans la religion et sans le bon dieu, il n’y aurait ni Noël ni Pâques. Il a finalement trouvé que le problème de l’existence de dieu méritait plus ample réflexion, car le Père Noël et les Cloches, ça il y croit dur comme fer !

Beauté des fleurs

Si belles et si élégantes que l'on dirait des créations haute couture.
Ces sont les fleurs de la fève de Séville.

Les Mardis de la Comtesse - Les Affectations mondaines IV

L'Excentricité

L'excentricité consiste dans la recherche du suprenant et de l'imprévu qui aboutit souvent à l'anormal et au ridicule.
Beaucoup de gens comptent sur l'excentricité pour faire oublier, autour d'eux, leur médiocrité. Ils tombent ainsi de mal en pis. Combien qui, privés des dons de la nature, s'en consolent en affectant des mises et des habitudes suprenantes ?
C'est surtout dans le costume, dans le langage et dans les habitudes qu'apparaît l'excentricité. Ne vous laissez pas aller par flatterie à admirer l'excentricité : on pourrait vous croire convaincus et vous passeriez, à votre tour, pour excentriques, sinon pour naïfs.
Si les erreurs de l'excentricité sont plus bruyantes que celle de la pose et du snobisme, elles ont généralement plus d'intérêt, car elles dénotent, d'ordinaire, quelqu'ingéniosité de la part de ceux qui les professent. Les excentriques ont l'esprit moins borné que les snobs ; vous pouvez donc les approcher avec plus de franc-parler et avec plus de chance de trouver en leur compagnie de l'attachement et de la fidélité.

Nous autres

Je viens seulement de lire le roman d'Olivier Rohe, Nous autres, publié chez Naïve en 2005. Un livre court - moins de cent pages -, et qui démontre deux choses, d'une part que le Bowie des débuts reste une belle source de fantasmes en ce début de XXIe siècle, et d'autre part qu'il n'est pas facile de se hisser à la hauteur du dit personnage.
Le livre invente et explore une sorte de relation schizophrénique de Bowie avec ses divers avatars, David, Ziggy, Aladdin Sane, tous occupés à s'entre-détruire. Ce n'est pas mal pensé et tenté, mais on ne s'attendrait pas à voir Bowie nous asséner autant de banalités, c'est ce qui trahit l'idée originelle. N'est pas Bowie, même schizophrénique et à la limite de la folie, qui veut. Le génie, ça ne s'invente pas.

Le livre m'a seulement fait me demander si par hasard Bowie avait commencé à écrire ses mémoires, s'il tient un journal qui un jour sera publié, car ce que l'on aimerait ce sont des impressions et des réflexions de première main. J'espère qu'il écrira lui-même son histoire afin de ne pas la laisser entièrement aux mains de gens beaucoup moins doués que lui et qui, tous, tendent à projeter leurs délires et leurs désirs sur le personnage qu'ils racontent.
J'ai bien aimé le format du livre, et la couverture, avec cette photo de Mick Rock.