Les Mardis de la Comtesse - Les Affectations mondaines III

Le Snobisme

Le snobisme est une affectation à la faveur de laquelle on prétend se créer une distinction spéciale d'actualité. Rien n'est bien qui ne soit à la mode. On ne s'habille qu'avec les dernières créations, on n'a que des maladies nouvelles. Le snobisme se traduit sous les formes les plus variées. Il apparaît aussi bien dans les goût intellectuels que dans les goûts culinaires. C'est un aspect assez odieux du particularisme, car il ne semble pas tenir compte de ce qui l'a précédé. Il se détruit de lui-même, et les gens raisonnables y voient une espèce de folie. "Une chose folle, dit La Bruyère, et qui découvre bien notre petitesse, c'est l'assujettissement aux modes quand on l'étend à ce qui concerne le goût, le vivre, la santé et la conscience."
Que pensez des snobs ? Si ce n'est qu'ils se recrutent parmi les faibles d'esprit, les ignorants ou les oisifs et qu'à ce titre eux aussi méritent qu'on les excuse ? Beaucoup s'amusent de les voir ; ils font la fortune des audacieux et des lanceurs de nouveautés. Il faut presqu'avoir des égards pour leurs erreurs en raison des avantages qu'elles procurent à ceux qui ont assez d'esprit pour en profiter.

Les Mardis de la Comtesse - Les Affectations mondaines II

La Pose

La pose consiste à se donner les apparences de la supériorité en toutes choses, de telle sorte que, dans nos moindres actions, dans nos moindres paroles et dans nos moindres gestes, ceux qui nous entourent doivent découvrir la trace d'une espèce de génie devant lequel chacun doit se prosterner. Les poseurs ne font rien comme tout le monde, car tout ce qu'ils font est destiné à prendre une valeur surprenante aux yeux d'autrui.
Vous voyez donc quelles armes le poseur donne contre lui-même à tous ceux qui prennent la précaution de l'étudier de près. D'une part, connaissant ses faiblesses, vous pouvez en user pour vous imposer à lui, lui imposer vos volontés sans qu'il s'en doute et vos opinions. D'autre part, il vous serait facile de lui tendre d'autres pièges pour le faire tomber dans le ridicule. Vous savez, en effet, qu'il sera toujours sans défense à la perspective de certains succès.
Cependant, il ne faut pas prendre trop au sérieux les gens poseurs. Comme toutes les manières d'être inoffensives ou fantaisistes en leur début, les poses deviennent des habitudes. De très braves gens en sont atteints, comme de manies, et vraiment, les poses sont des manies de l'amour-propre. Beaucoup d'entre elles sont supportables et, quand on n'exige de vous qu'un peu d'indulgence, n'hésitez pas à vous montrer accessible à toutes les bienveillances.

Sister Morphine

"Liberté, égalité, fraternité, aujourd'hui à Dijon j'en appelle à la sororité !"
Ségo (évidemment ! qui d'autre ?).

Après le "liberté, égalité, choucroute", de Jean Yann, nous voilà gratifiés d'une nouvelle version de la devise. Belle trouvaille. On est, cette fois, dans un registre rare et élitiste - certains entendaient le mot pour la première fois et ne l'ont pas compris -, et connoté, puisque faisant partie du vocabulaire féministe.
Pour plus d'impact et par souci d'harmonie et d'esthétique, j'aurais carrément retiré "fraternité" - quatre mots, c'est un de trop et c'est moins percutant.

Les petites phrases sont la raison de vivre de notre beau microcosme politico-médiatique (voir mon post précédent sur le sujet), mais l'abus, comme tout abus de substance hallucinogène, est dangereux. Ségolène devrait vraiment arrêter si elle veut avoir une chance de passer. Ses phrases lui donnent une couverture médiatique excellente, mais, malheureusement, pas pour de bonnes raisons.

En entendant la phrase, Glam Blam Blam a été prise d'une de ces envies de sororicide !

Journée de...

Andy Warhol, Self-Portrait in Drag, 1980.

Les "Journées de ci ou de ça" font partie de ces inventions démagogiques à la mode et dont l'utilité et l'efficacité restent à démontrer, puisqu'il suffit seulement d'exprimer sa compassion ce jour-là et de montrer qu'on se sent concerné pour avoir la conscience tranquille jusqu'à l'année prochaine. Elles sont les nouveaux ornements du folklore politique, et remplacent les fêtes de saints et les processions religieuses. Le principe est le même que celui du Carnaval : servir de défouloir pour préserver l'ordre établi.

Ceci est un foulard...

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Photo GlamBlamBlam

Les Mardis de la Comtesse - Les Affectations mondaines I

Les affectations les plus ordinaires se résument dans la pose, le snobisme et l'excentricité. Tous ceux qui sont atteints de l'une ou l'autre de ces infirmités sociales y sont amenés par le désir de paraître ce qu'ils ne sont pas ou plus ou autres qu'ils ne sont.

Sixième sens

Le Petit garçon : T'as vu mon doigt ?
Glam Blam Blam : Montre... Ah, oui, je vois... tu étais couché par terre en train de faire le mort, et quelqu'un t'as marché sur la main !
Le Petit garçon : !!! mais comment tu le sais ??!!!
Glam Blam Blam : J'ai un sixième sens !
Le Petit Garçon : C'est pas vrai ! C'est Mamie qui te l'a dit ! Il n'y a que les mamies qui ont un sixième sens !

Dictionnaire Mondial des Images

Si vous avez 59,90 euros à investir et que vous vous intéressez à l'image et à tout ce qui s'y rapporte, Glam Blam Blam vous conseille le Dictionnaire Mondial des Images, paru en novembre 2006 aux éditions Nouveau Monde, sous la direction de Laurent Gervereau. C'est un pavé énorme (1119 p.), éclectique, bien documenté, comportant un tas d'illustrations inédites et souvent surprenantes, très innovant, tant au niveau de la conception qu'à celui du design avec sa typographie en rouge et noir... C'est un gigantesque croisement de disciplines, d'époques, très à jour puisque blogs, Bollywood, et les caricatures de Mahomet y figurent. Passionnant. Incontournable.