Elle retourne sa veste ?
"Je pense la même chose que beaucoup de femmes sur l'attitude de Dominique Strauss-Kahn vis-a-vis des femmes".
Voilà un chef-d’œuvre absolu, car, tout comme les promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient, cette phrase n'engage que ceux qui l'interprètent.
Le public, s'il le veut, peut y comprendre qu'Aubry avoue enfin (sur le tard et bien obligée par les sondages et le journaliste) qu'elle trouve que cet ex-"cher Dominique" se comporte avec les femmes comme le dernier des saligauds, mais, en vérité, la phrase elle-même ne dit rien de tel.
Son sens dépend complètement de la manière dont on interprète "beaucoup de femmes", une formule suffisamment vague pour recouvrir n'importe quoi et être, justement, impossible à interpréter de manière certaine. Aussi, à DSK lui-même, Aubry pourra dire, la main sur le cœur et la larme à l’œil :
"Mais, enfin mon cher Dominique, tu as mal compris ma pensée. Je crois sincèrement que beaucoup de femmes te comprennent et continuent à t'admirer, et c'est bien évidemment à elles que je me référais. Je suis à la fois étonnée et blessée que tu ais pu prendre cette déclaration pour un désaveu".
Pis qu'un retournement de veste, c'est de la langue de bois.
Libellés : Politique Circus

